Japon – Jour 3 – Excursion Mont Fuji, Hakone, Lac Ashi

Nos chats s’ennuient.

Ma soeur va les nourrir le matin et le soir, on est bien chanceux. Eux aussi!

D’habitude, les chats se partagent une canne de nourriture en canne et ils ont tellement hâte, que même s’ils mangent ça à 18h, à partir de 16h on sent une tension dans la maison.

Là, depuis quelques jours, Alistair ne mange pas la canne avec les autres. Il va la manger si ma soeur lui donne à l’écart, soit dans le passage, ou bien sur le comptoir.

Je soupçonne qu’il est en train de s’ennuyer, lui qui passe une bonne partie de son temps avec nous, c’est un chat pas mal colleux.

Il reste quand même plusieurs jours à notre voyage…


Aujourd’hui on a réservé une excursion en groupe pour voir (de loin) de Mont Fuji, le sanctuaire Hakone, une croisière sur le Lac Ashi.

On prend le métro. C’est super simple, tu tappes ton téléphone sur la borne (comme à Londres, il me semble) et ding! Ça garde en mémoire que tu as pris ton métro là, et tu fais la même chose en sortant et ça débite le montant. Fou. C’est le futur. Je radote probablement.

Dans le métro, y’a un paquet de petites tounes qui jouent tout le temps. Je pense que chaque ligne de métro a sa toune. C’est des tounes un peu comme sur les sécheuses.

Dans l’application GetYourGuide, ça disait « le guide aura une veste jaune et un drapeau jaune ».

Facile, qu’on s’est dit, crime, c’est bien fait, pas besoin de chercher.

Rendu au point de rencontre, il y avait environ 100 personnes et plusieurs guides, dont 5 avec des vestes jaunes et des drapeaux jaunes (c’est la même compagnie).

Donc on va voir un guide avec une veste jaune et un drapeau jaune et on nous dit: ah non, c’est pas avec moi.

Ok mais…

Un autre nous dit « no english ».

Bon…

L’autre nous dit: « c’est quoi le nom de ton guide? »

Je trouve l’information en tout petit quelque part dans l’application: « kousei ».

« Ah oui kousei! Non je ne le vois pas, continuez de chercher »

Je tiens à souligner que sur la description, ça dit: si vous êtes en retard, on n’attend pas. Moi je trouvais que ça commençait à être pas mal niaiseux. On est au bon endroit, mais y’a genre 100 personnes qui font tous la même affaire en se promenant comme des poules pas de tête.

On trouve un nouveau gars avec une veste jaune et un drapeau jaune:

« On cherche kousei ».

« C’est moi! »

Eille, aucune chance d’avoir son nom sur le bâton qu’il tient ou une certaine organisation hein.

On entre dans l’autobus.

La fille qui embarque derrière moi a mis un parfum super intense et certains parfums me donnent mal au coeur, alors la route va être longue. En plus, elle a chaud, donc elle utilise un éventail (ça intensifie l’odeur). Sarah est moins sensible que moi et elle m’a dit que c’est « quand même pas sa sorte ».

Dès le départ, on nous dit: « On doit arrêter à Shinzuku, on doit prendre 2 personnes ». Je soupçonne déjà des retards sur l’horaire. Ce qui est plate, c’est qu’on aurait pu dormir 1h de plus et prendre seulement 15 minutes de métro au lieu de 30-35 si on avait su qu’on pouvait embarquer là à la place.

En route, on est en plein trafic compact pour sortir de la ville.

Le guide nous informe qu’il a réservé un restaurant à Hakone et qu’on doit tout de suite choisir notre repas (et le payer), que c’est pas inclus dans l’excursion.

C’est vrai, c’était écrit, mais d’habitude tu prends quelque chose dans un kiosque, ou food truck ou dépanneur du genre dans un lieu touristique, mais là on a senti la pression du truc imposé trop cher.

30$ pour le boeuf wagyu, 15$ pour des nouilles avec des légumes. Ah et il faut aussi payer 15$ par personne pour la croisière optionnelle mais que tout le monde y va.

Ça commence pas super hein cette journée?

Il faut se dépêcher, dit le guide, parce que le chauffeur ne peut pas rouler plus que 10h par la loi à cause de la fatigue, et que si on est en retard pendant la journée, on doit prendre un taxi (qui coûte très cher) pour revenir.

Super.

Voici le Mont Fuji.

Ce sera la seule vue que nous aurons parce que ça s’est couvert plus tard. Parait qu’on est chanceux de même avoir eu cette vue et que c’est un signe qu’il faudra revenir.


On nous conduit ensuite au sanctuaire Hakone. Le guide nous donne environ 20 minutes pour visiter (sur le programme, c’était plutôt écrit 40).

Ça aurait pu être un bel endroit, si on avait eu 1h, mais après 15 minutes, il fallait absolument retourner vers le guide sinon il partait sans nous.

Stressant.

J’ai pris quelques photos rapidement. Il fallait faire la file pour aller sur le quai et il y avait environ 50 personnes alors aucune chance. Notre guide nous a dit que de toute façon, c’était pas si important.

Dépêchez-vous! Le guide repart et il marche super vite.

On marche vers le départ pour la croisière en bateau pirate. Le guide nous informe:

« J’ai pas réussi à acheter les billets pour 11h30 finalement »

Pardon? Ok c’est vraiment improvisé.

« Oui donc ce sera plus tard vers 12h05, donc si vous voulez, vous pouvez retourner et prendre plus de temps au sanctuaire! … non? ok on continue! »

Là il marche encore super vite vers l’embarquement pour la croisière en nous disant d’aller plus vite. Je prends quand même quelques clichés, vu que je marche assez vite, je peux me le permettre.

Avoir eu du temps, on aurait pu louer un cygne-a-lo.

Vu qu’on croise presque jamais d’animaux, je me dois de prendre des photos chaque fois, surtout en p’tit habit du mercredi.

Fiouf! On arrive proche. Il est 11h25.

Le guide nous dit « allez vite, venez, je pense qu’on peut embarquer! Vite! »

Une fois à bord, on a au moins eu cette belle photo qui joue avec la perspective. N’ayez pas peur, Sarah-Ann n’est pas tombée dans l’eau, elle se tient solidement après la rampe.

Je pensais qu’on avait une vue sur le mont Fuji de la croisière, mais non, c’est seulement une croisière. Au moins le bateau est beau.

En quittant le bateau avec les 200 autres touristes, on doit VITE aller au téléphérique.

Je me sens un peu comme dans un film où le gars a un explosif sur lui et doit faire quelque chose avant une heure précise sinon il explose.

On fait la file pour le téléphérique et j’ai trouvé ça bien « drôle » cette clé USB dans le mégaphone. Au Japon, on entend CONSTAMMENT des messages diffusés pour plein de choses genre:

  • gardez la gauche
  • cours pas dans les marches
  • suis les bon sens
  • ne cherche pas les poubelles qui n’existent pas
  • attendez le téléphérique avant d’embarquer
  • etc en plus des petites tounes

Et tout ça, ça sort de hauts-parleurs qu’on voit jamais, mais là celui-ci c’est vraiment un mégaphone que quelqu’un programme en boucle avec le message enregistré sur une clé USB. J’imagine la personne qui installe ça le matin:

« Ok, m’a juste laisser ça ici pis ça va faire la job » <– dit le gars qui va probablement pas rester sur place et être pogné à l’écouter.

Belle vue, mais pas mémorable. C’est pas un téléphérique dans nos rocheuses, mettons.

On visite un endroit « sulfureux » ça a l’air (ou plutôt, ça se sent). Il y a une longue file de voitures, le guide nous a dit que ça prenait 2h pour y monter (désolé pour les couleurs de la photo, c’était à l’intérieur de la cabine).

En résumé, ça semble être un endroit où il y a du souffre qui sort en continue, alors ça sent le mal de coeur au max. Ça s’appelle Ōwakudani.

Ils doivent faire autre chose que ça, mais ils mettent aussi des oeufs sur des racks et les font cuire 1h dans l’eau sulfureuse et ils sortent noirs (voir le paquet demo de la photo).

Paraitrait que si tu manges 1 oeuf noir… ça va ajouter 7 ans à ta vie.

Il paraitrait aussi que d’habitude, quand une phrase commence par « il paraitrait », bien c’est vraiment pas vrai.

Ils vendent TOUT à thématique « oeuf noir »:

  • des t-shirts
  • des oeufs noirs sucrés
  • au chocolat
  • des tasses
  • des toutous
  • des toutous dont les pattes sont des oeufs (pas noirs)
  • des chips qui se vendent au même endroit que l’endroit où sont fabriqués les oeufs noirs

Le site est finalement un peu le fun. D’habitude par temps clair on aurait eu une SUPERBE VUE sur le mont Fuji, mais pas aujourd’hui. Le guide a même pas osé parler du sujet.

Il y avait un géomusée, et vu qu’on avait environ 5 grosses minutes de lousse je voulais aller voir, mais quand je suis rentré, il faisait genre 35 degrés et ça sentait le mal de coeur intense, alors j’ai laissé faire.

Je ne pouvais pas passer à côté d’une photo avec un oeuf noir.

Là, on a roulé pendant un bout et j’avais vraiment faim, il était rendu 14h15!

Le diner forcé avait l’air de ceci et je suis un peu resté sur ma faim.

Sarah-Ann a dit que le boeuf wagyu était vraiment bon.

Il fallait se dépêcher (thème de la journée) mais on a eu quand même le temps pour une crème glacée à 5$ aux pêches qui n’était pas trop mal mais à l’école de la crème glacée du Japon, on n’enseigne pas à en mettre dans le cône, ni à bien remplir l’intérieur.

On a ensuite rapidement roulé vers un autre site, où on avait environ 20 minutes pour visiter un truc qu’on devait normalement avoir 40 minutes pour le faire, et qui nous aurait normalement pris plutôt 2h parce que c’était vraiment gros.

Le guide nous a parlé des « ponds » (étangs) et il fait toujours plein de phrases en commençant et en terminant avec les mêmes mots dans l’ordre et le désordre.

Exemple:

  • you will see a little pond
  • then another little pond
  • there are more ponds, some you need to pay
  • so you take a look
  • and take a picture
  • and there are more ponds
  • and you take a look
  • and at the ponds, you take a picture, ok?

Ici si vous regardez attentivement, vous allez voir le mont Fuji dessiné au crayon pour que vous puissiez avoir l’impression que c’était une super belle photo avec le mont Fuji derrière au lieu des nuages.

Et si vous regardez attentivement en haut du trait de crayon, vous allez voir un petit bout qui sort des nuages. C’est un petit bout du mont Fuji.

On pouvait aller boire de l’eau du mont Fuji, mais la file de 8 personnes aurait pris 2-3 minutes à faire et on ne pouvait absolument pas se permettre de gaspiller 3 minutes sur les 20 qu’on avait, parce qu’il fallait absolument revenir à l’autobus.

C’était un beau site, c’est dommage. Avoir su d’avance qu’on n’allait rien voir, j’aurais probablement sauté le place de souffre, le téléphérique et comme ça on aurait pu se promener sans avoir l’impression d’avoir l’épée de Damoclès au dessus de nos têtes, ou encore que le guide allait menacer nos familles de représailles si on était en retard.

En route vers le retour, on a pu faire une pause pipi et j’ai pris un chip, je pensais qu’il serait piquant parce que d’habitude des piments chilis, du rouge, du feu, des genre de ninjas cagoulés et un gars qui crie, c’est piquant dans la bouche mais finalement c’est pas piquant pantoute. C’est des chips BBQ.

Après avoir cogné des clous pendant 2h dans l’autobus (décalage horaire encore à l’oeuvre), on est descendu à Shinjuku en prenant bien soin de ne pas laisser de pourboire au guide. Il est fort probable que ce ne soit pas de sa faute que ce soit si désorganisé, mais il est l’humble représentant de la chose alors c’est malheureux.

Il y a toujours beaucoup de monde dans ce secteur, j’en reviens pas comment c’est dense.

On est allé à un resto que notre guide de la sortie « les choses sombres à propos de Tokyo » nous avait proposé pour des gyozas (dont certains aux légumes). C’est des genre de raviolis japonais.

C’était très bon. Il a fallu payer 2 boissons (obligatoirement) – je pense que c’est une attrape touriste – mais c’est pas grave.

En route vers l’appartement, on a décidé d’aller voir dans le magasin Don Quijote, c’est un magasin où Sarah veut absolument aller. Je me suis dit qu’à petite dose, j’allais me désensibiliser.

Ihhh boy. C’est super étroit, y’a plein de monde, plein de bruit, plein de maudits hauts parleurs qui gueulent des messages non-stop pour rien.

Des allées de verres de contact de couleur, de plein de cossins, de toutous, de parfum, de nourriture, vêtements, mais c’est tellement pogné!

Sarah a acheté quelque chose, ça a pris environ 15 minutes passer à la caisse. Pendant ce temps-là, j’essayais de ne pas prendre de place quelque part, mais il n’y avait absolument aucun endroit où tu pouvais te mettre et pas avoir quelqu’un qui voulait passer.

Une p’tite dose de désensibilisation…!

La journée a été un peu décevante, mais je prends ça avec un peu de philosophie: il faut absolument arrêter de vouloir performer dans tout dans la vie, et surtout pas en voyage.

Des fois y’a des bonnes journées, des fois des moins bonnes, mais on est mauditement chanceux de pouvoir voyager.

Demain on s’en va faire un cours de cuisine et une rencontre avec une Tokyo greeter, c’est un service gratuit de visite guidée, avec Tomoko, une guide qui parle français!


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