Une longue première journée, ce ne sera pas toujours comme ça, c’est garanti ou votre argent est remis! Oui papa!
(Vidéo de la journée sur Youtube dans le bas de la page)
Voici la vue par notre fenêtre. On a un petit balcon, c’est vraiment pas si mal.

Le recyclage et les poubelles, c’est pas super clair. Soit c’est des cannettes, des bouteilles, sinon « brûlable » (semble être pour compost et autres) mais la définition sur Internet n’est pas claire comme de l’eau de roche, ça a l’air de varier par ville et dehors, y’a plein de n’importe quoi dans les poubelles pour contenu « brûlable », alors quelque chose me dit que c’est… la poubelle.

On n’a pas vraiment de poubelle digne de ce nom, alors on utilise un sac de plastique pour mettre presque tout.
Ce matin, vers 7h on est allé au dépanneur se chercher quelque chose à manger. On a une visite guidée à 10h et on doit planifier un bon 45 minutes pour s’y rendre en métro.
J’ai bien le format de ce vélo! L’enfant peut débarquer par lui-même et c’est assez bas.

Au 7-Eleven et dans toutes les épiceries du monde, on trouve évidemment des choses dépaysantes mais il y a des choses qui me tentent moins que d’autres comme ces pains… oeufs, sauce brune, porc, oignons, mayo, tomates, saucisses, ketchup… ça commence à faire beaucoup de choses.

Sinon, il y a un paquet de biscuits, d’affaires comme ça.

Mon déjeuner ce matin: un café froid, une salade de crevettes avec une vinaigrette épicée au « pollock roe ». Je pense que c’est des oeufs de poisson salés. J’ai aussi comme dessert un gâteau au fromage steamed (stimé)… vapeur?

Café: très bon.
Salade: assez bon aussi.
Gâteau: goutte les crottes au fromage.
J’ai pris mon compagnon traducteur pour mon sac de chips de nouilles. Parfois, il faut avoir un peu d’imagination mais aussi en laisser de côté. Le hic, c’est que des fois tu manques l’information importante, genre « sans sucre » sur un thé vert que j’ai acheté.
Ici, je viens de voir la mention de « moustique » dans le haut à droite. Espérons qu’ils sont en poudre. C’est assez bon!

Sarah a pris des brochettes de poulet qui se sont avérées être des brochettes de poulet mais surtout de peau de poulet. Typique.

Voici la hauteur de la porte patio. Je n’ai rien d’autre à dire à ce sujet sauf que je dois me pencher pour sortir.

Bon. La douche. C’est un peu… petit pour moi. Le bain, je suis pas certain que c’est assez grand pour un petit chien. Donc la douche, j’ai lu, et la raison tout est si bas, c’est pas compliqué: c’est parce que les japonais prennent leur douche assis par terre.
Original. Assis par terre? De loin la position dans laquelle je suis le moins confortable. Je me contenterai donc de me pencher, sans pouvoir me regarder dans le miroir pendant la douche. En fait, je pourrai probablement avoir une bonne vue sur mes genoux.

En direction du métro Shibuya.
Je me suis demandé c’était quoi ça dans le métro, c’est un espace de travail. J’imagine que c’est payant, mais tu rentres, ça doit être relativement bien insonorisé avec un p’tit banc et tout.

Arrivés au métro Shibuya, le point de ravitaillement est à la statue de Hachikō. Vous savez, le chien, dans le film Hatchi? C’est le film que je ne peux pas regarder trop souvent, c’est bien trop triste.

En 1923, c’était le chien d’un prof d’université. Chaque jour le chien l’accompagnait à la gare de Shibuya pour qu’il aille travailler. (histoire sur wikipédia)
Le soir, le chien allait l’attendre seul à la gare puis ils revenaient ensemble. Un an plus tard, le prof est mort d’une hémorragie et Hachikō continue d’aller l’attendre chaque soir quand même pendant quasiment 10 ans…
Des gens l’ont adopté mais il fuguait pour retourner ¡a son ancienne demeure ou à la gare.
C’est devenu un symbole de fidélité et une histoire pas mal triste d’animal, moi j’ai pas mal de difficulté avec ça même si c’est très beau.

(c’était au sol)
On a rencontré Scott, notre guide pour la marche.
Si vous voulez suivre ses trucs sur les Instagrams, c’est un créateur de contenu, voici son lien https://www.instagram.com/scott_tokyotourguide/
Très sympathique, il a le tour avec la visite guidée, il se rappelle nos noms et nous « force » à nous parler entre nous, nous dit « Philippe, demande à Oliver où il va dans les prochains jours » et ça met les gens à l’aise, ça développe des liens.

Il nous demande aussi des questions et si on répond correctement, il nous lance un petit candy (lire: un p’tit candé).
J’ai pas eu de p’tit candé.
Pourtant, j’ai tenu son parapluie vert (vert, c’est vite dit, Sarah a dit que c’était « menthe ») qui servait à le retrouver au point de rencontre.
Vous me suivez pour la visite?

Il nous a conduit à pied à divers endroits en commençant par « l’allée des buveurs », un endroit du vieux temps qui était un endroit illégal pour aller boire qui des restaurants-bars japonais qu’on appelle izakayas.

On est ensuite passé par un parc (Miyashita) où il y a un skatepark et plusieurs choses sur les anime japonais puis un espace de co-working. J’ai vu un mini film « e-People by eBoy » sur des écrans en bas en « pixel art ». Malheureusement, quand j’ai cherché des infos sur Internet pour trouver c’est quoi mais tout est en japonais.





On a su pourquoi il n’y avait pas (beaucoup) de poubelles à Tokyo (pas que ça se trouve pas en ligne comme information). C’est depuis 1995, il y a eu une attaque au gas sarin dans le métro et pour éviter d’avoir des attaques du genre avec du matériel qui peut être caché partout, ils ont décidé d’enlever toutes les poubelles.
C’est culturel, ils nettoient tout. Au travail, ils ont une période où tout le monde va nettoyer son bureau, même chose pour les enfants à l’école qui vont à tour de rôle nettoyer le plancher, etc.
Il nous a parlé de l’ikigai (wikipedia), la raison d’être.

Aussi, les façons de remercier pour les repas.

Aussi, pour le « merci » ou « merci beaucoup », des informations comme quoi on peut dire:
- Arigato gozaimasu
- Arig…gozaimasu
- Agozaimasu
- …gozaimasu
En gros, comment se défiler rapidement mais poliment sans dire les mots au complet. Un peu un « slang » du merci beaucoup japonais.
On a eu des informations à propos des degrés d’inclinaison. En gros, 15 degrés, c’est du respect de base et plus tu t’incline, plus c’est formel.
C’est le fun, il était vraiment bien organisé avec un cahier, il connait bien son matériel.
Scott nous a aussi parlé d’un sujet assez important: la solitude.
Le fait que beaucoup de jeunes ne veulent pas avoir d’enfant pour plusieurs raisons (les longues heures de travail au Japon, la solitude…) n’aide pas à repeupler le pays, qui est très vieillissant. La moyenne d’âge au Japon en 2025 est de 49.8 ans (wow!)
La solitude, c’est un gros problème au Japon. Je trouve ça étonnant qu’avec autant de monde ce soit comme ça, tu croises tellement il me semble! Mais c’est aussi beaucoup de monde qui ne se parle jamais, finalement. En 2021, ils ont créé un ministère de la solitude avec comme objectif de créer des services et programmes pour contrer la chose.
Il nous a parlé de services pour « louer un ami ». Ça a l’air étrange, mais oui, à un moment donné, quand t’es seul, t’es seul longtemps et si t’arrives pas à t’en sortir, t’as besoin de quelqu’un qui va t’accompagner au restaurant, ou encore t’attendre lors d’un retour de voyage pour te dire qu’il s’est ennuyé… ou quand tu pars, sur le quai du métro « je vais m’ennuyer! »
On a marché sur la Cat Street, une rue de magasinage. Le guide nous a dit que le nom venait de l’expression d’être un « cool cat » en anglais, quelqu’un de … stylé?

La visite s’est terminée au sanctuaire shintoïste Meiji-jingū, toujours dans Shibuya. Il a été détruit en 1945 par les bombardements puis reconstruit en 1958. C’est un bel endroit où marcher.

Parait qu’il ne faut pas marcher au center par contre, c’est là où les dieux marchent donc on marche plutôt sur les côtés.

Des barils de saké enveloppés de paille sont offerts chaque année par les brasseurs en offrande pour montrer leur respect.


Il y avait une boutique de souvenir assez jolie, des prix pas si élevés (c’est rare).
On a pensé prendre des tout p’tits bandanas pour nos chats, mais je doute qu’ils auraient accepté de porter ça sur le long terme (plus que 5 secondes).


À certains endroits comme dans des stations de métro, il y a des endroits spécifiques pour les fumeurs et j’imagine que ça aide à garder les botchs à un seul endroit vu que c’est propre propre propre par terre.


Moi je prendrais pas le contrat d’entretien sur cet arbre.
Quelque part plus loin, on a vu des gens prier et des endroits où les gens peuvent écrire des voeux sur des plaques en bois. Ça semblait assez populaire, il devait y en avoir plusieurs centaines.
Des voeux comme la paie dans le monde, ou pour que la vie de la personne ne change pas tellement elle est sur son X.

Certains ont des voeux un peu plus directs. D’après-moi il y a des chances que ça se réalise.

Retour vers notre appartement, j’ai pas pu m’empêcher de prendre ce commerce en photo. Il y a plusieurs noms drôles en anglais ou même en français des fois. J’imagine que ça fait exotique?
« I’m donut? »
I donut know. Je suis sûr que personne leur a fait la joke d’aller leur répondre ça.

On a mangé une soupe un peu chère le midi près de la station de métro. La mienne était vegan (avec bouillon de soya). C’était assez bon, mais pas piquant du tout.

Dans celle de Sarah, il y avait des choses pas super bonnes à son avis. Il y a toujours une affaire, je pense que c’est un champignon ou du bambou et ça goûte ce que sentent des bas sales. En tout cas. Si vous y goûtez, vous saurez c’est quoi.
Retour à l’appart pour se reposer les pieds, on avait une DEUXIÈME visite guidée à la marche (chose qui semblait une bonne idée en réservant à distance) dans Shinjuku.

Il y a du monde là-bas… La visite guidée s’appelle quelque chose comme « The Dark Side of Tokyo »… la vie sombre et secrète.
Notre guide Bryan est à moitié japonais, il est né sur une base militaire. Il nous a répété plusieurs fois que ça fait 38 ans qu’il vit ici.
Il nous a fait un traumavertissement comme quoi des choses allaient être difficiles à entendre et à voir et qu’il aimait mieux nous avertir pour qu’on quitte avant de continuer.
Alors je vais vous en faire un aussi: ça va parler de sexe, prostitution, et ça implique des jeunes filles et des jeunes garçons à différents niveaux.
Il va en gros nous parler de la mafia japonaise et des activités que la mafia contrôle et nous décrit ça en « niveaux ».
—– 8< —– 8< —– début des choses plus difficiles —– 8< —– 8< —–
Genre ici, c’est un community cafe (niveau… 1 en terme de « truc louche »).

De ce qu’il dit, tout ça est relié ensemble. Ici c’est un genre d’endroit de speed dating (rencontre éclair?) où des filles vont là dans un genre d’isoloir pour peut-être comme finalité de se faire payer des bijoux, ou un restaurant.
Ça coûte ~15$ au gars (pour briser la solitude) qui entre (des gars de 30-40-50 ans) et le gars peut choisir une personne dans une liste et ils sont ensemble à une table et si après 15 minutes de rencontre la fille dit oui (plutôt rare), le gars paye un autre 15$ et ils partent ensemble dans un restaurant où le gars doit payer le restaurant. L’établissement garde une partie de la commission.
Et ça a l’air que des gens tombent accrocs à ça et vont revenir, tenter leur chance, etc.
Il y a des endroits avec services plus explicites:

Des massages… relaxants… pour touristes… au 4e étage.
Ici, c’était assez soft, mais à d’autres endroits c’était explicitement des blow jobs, ou encore des « tits bars », j’imagine des genre de clubs de strip tease.
Les autres niveaux?
Ici c’est des filles qui s’habillent selon des thèmes (cosplay). Bin populaire. Et avec le mot Amour, on se trompe pas.

À l’endroit à gauche, c’est plus cher, mais ça te fait revivre ton école où tu étais un « mauvais élève » (clin d’oeil clin d’oeil) et où la maîtresse d’école venait « te donner une leçon » (clin d’oeil clin d’oeil).
Et la suite, c’est un peu plus cher, mais là c’est toi le professeur et la personne est une mauvaise élève.
Dans tous les cas, ça a l’air que ça se termine en toute légalité, sans sexe complet.
Il y a aussi d’autres établissements que j’appellerai « à la carte » où tu entres, et tu dis précisément ce que tu veux et on te donne un téléphone en te donnant pas mal précisément ce que tu veux (n’importe quel fantasme), tu paies, et t’as X minutes ou heures tout dépendant avec la personne.
Plus loin sur une autre rue, il y a des runaway kids (enfants fugueurs). En gros des enfants de 14 ans et + qui ne veulent plus être à la maison et ils se retrouvent ici, en gang. Ils vivent dans la rue. C’est pas CLAIR que c’est de la prostitution, mais ça TEND vers ça pour leur futur.
Ici, ils vont attendre et accrocher des gens pour aller au resto avec, leur servir de l’alcool, et leur parler. Ça coûte le prix sur la pancarte (8-16$) + l’alcool et/ou resto etc.
Disons que ça met la table pour leur futur.
J’ai été mal à l’aise avec cette réalité. Notre guide nous invitait à les regarder directement et attentivement et j’étais pas capable. J’ai pris une photo, mais j’ai caviardé les faces (c’est pas flouté, et c’est au crayon virtuel noir, on parle de caviar pareil?)

Pourquoi j’étais mal à l’aise? C’est assez simple: ça fait pitié. Je sais pas si c’est le bon mot mais je ne souhaite pas ça à personne. Pas juste parce que c’est des enfants, c’est pareil avec les adultes, je ne pense pas que personne ne choisisse de vivre cette vie.
Les forces de l’ordre sont au courant de tout ce qui se passe, mais ça a l’air que c’est organisé par la mafia japonaise (Yakuza, appelée « l’organisation ») et toléré par le gouvernement alors la police peut seulement encadrer les activités.
Petite pause: un endroit où on peut aller cogner des balles de baseball ouvert jusqu’à 1h du matin! On est juste passé devant.

(il ne disait pas « 3 prises t’es out » sur la photo mais on dirait que oui).
Ensuite il nous a parlé des Love Hotels. C’est un peu comme des motels thématiques au Québec (tsé, le lit en forme de coeur, les miroirs). Les gens vont y aller pour diverses raisons, certains juste pour dormir, tiens.
Ou bien c’est aussi des endroits où vont dormir des fugueurs, ou encore pour les autres services connexes.
Ces « cafés internet » aussi sont maintenant des endroits où tu paies pas très cher et tu as accès à une chambre, ou une capsule, pour X heures et tu fais ce que tu veux.

Pour la fin de l’histoire: le dernier niveau, et à la limite, c’est moins pire que le reste?
Ce sont Les « host clubs » (pour femmes) et « hostess clubs » (pour hommes) – bar à hôtesses. (wikipedia, assez intéressant)
J’ai pas vu ça venir du tout, mais ce sont les host clubs (ceux pour les femmes) qui sont les plus profitables.
En gros, voici l’histoire:
Tu te sens seule? Non désirée?
Tu as pas mal d’argent? (PDG d’entreprise, fille de parents qui ont des entreprises)
Viens faire un tour dans un immense endroit hyper luxueux où il y a des jeunes hommes aux traits féminins super beaux, super bien habillés qui sentent super bons et qui vont te dire comment tu es belle et satisfaire tous tes besoins et manipuler et éventuellement te vider de tout ton argent sur le moyen long terme.
Ils vont t’inviter, te texter souvent pour te dire qu’ils s’ennuient et éventuellement combler tous tes désirs.
Tant que tu paies de l’alcool. Des bouteilles chères, et des fois très chères (d’ailleurs je ne comprends pas trop trop ce détour, je pense que c’est pour que ce soit légal). C’est cher genre 50$ jusqu’à 50000$ cher la bouteille. L’hôte reçoit 60% du prix de la bouteille en commission si mon souvenir est bon.
Donc, pour régler ton problème chronique de solitude, on t’arrange avec des gens qui vont combler tes désirs mais siphonner tout ton argent, puis te jeter à la poubelle et passer au prochain.
Il y a 40 de ces clubs/lounges dans ce quartier. C’est fou!
Sur la photo, on voit des jeunes hommes au centre dans la rue:

Eux, ils sont en période d’essai. Leur objectif, c’est devenir un hôte. C’est un peu comme un jeu vidéo, tu veux devenir le meilleur des meilleurs.
Ils vont passer des mois à trainer, et accrocher les filles qui passent et les convaincre de rentrer « enweye, va juste ch’ter un oeil tin vlà un coupon rabais, pas game ».
S’ils sont bons, ils vont éventuellement peut-être rentrer dans la place et pouvoir faire de l’argent.
Les gars qui sont « bons » sont connus et ont des rangs, genre: le top 1, mais il a pris sa retraite, c’était Roland, « le king des hosts ».

Il doit sentir bon.
Donc après, tout le monde veut prendre sa place et se faire payer des vêtements, des Ferraris, etc.
Donc un gros réseau de manipulation de la solitude des gens.
C’était vraiment intéressant comme visite.
Le malaise que j’ai eu à voir ces gens était amplifié par le guide qui nous pointait des hommes en disant: regardez-le, il tente de convaincre cette fille de le suivre, c’est dégueulasse, regardez-le.
Ça doit être mon esprit de contradiction, vous demanderez à mes parents.
De retour dans le bout plus touristique et animé! (Godzilla nous surveille de haut)

Petite visite de bars, où il y avait tous ces bars en 1 endroit (des p’tits p’tits p’tits bars, mais genre 200).


C’était une bonne, longue journée mais là, les pieds, font mal.
Demain matin on va faire un autre tour guidé « gratuit » pour visiter le fish market.
À date, on a donné environ 25$ par personne pour les tours guidés. Si on réserve un tour privé en ligne (sur GetYourGuide, ou Klook), c’est quand même cher, genre 100$ par personne et je suis pas mal certain que c’est similaire.
Là ici, c’est un peu bizarre comme concept gratuit je trouve. C’est certainement moins cher et ça fait notre affaire côté qualité prix, on se dit que si ça faisait pas leur affaire, ils ne feraient pas ça non plus.
Voici un mix de vidéos, comme d’habitude!

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