Attention: ce matin je faisais ma longue sortie de course et ça peut être très plate à lire pour les non-coureurs, sautez à la section plus loin si ça ne vous intéresse pas 🙂 En même temps, c’est mon souvenir de voyage alors j’ai le droit d’écrire ce que je veux. Gnia gnia gnia.
Ce matin j’ai mis mon réveil, je dois faire ma longue sortie de course de 32km. C’est la dernière « longue sortie » de mon entrainement pour le marathon. C’est un peu une sortie « si t’es capable de faire le 32, tu vas être capable de faire le marathon ».
Ma plus longue sortie récente date de 3 semaines au moins et c’était autour de 28km. Après j’ai fait le relais du lac memphrémagog (12km+11km+5km quelque chose comme ça, mais pas en une seule longue sortie), puis en voyage j’ai eu la grippe, je viens juste de me remettre de cette dernière. Là, au moins je suis à un endroit où le « plat » est possible (presque plat) mais c’est sur la route principale qui est très passante.
Tant pis, il faut ce qu’il faut. Je pars pas mal à jeun parce que l’hôtel n’est pas ouvert pour manger, parce qu’on n’a rien et parce que de toute façon, je ne mange jamais juste avant de partir pour 32km sinon je vais avoir un point. J’ai mangé un gel, question d’avoir un petit peu d’énergie (sucre) + un peu d’eau, et je pars.
Je quitte donc tôt, ~6h15, le soleil se lève, il ne fait pas encore si chaud. Par moments, avec la sueur, j’ai même quelques frissons avec le petit vent, c’est bon! Bon plan.
Puis, la journée s’installe vite. Disons, 30 minutes plus tard, je n’avais plus du tout de fraicheur, le soleil brillait fort et chauffait déjà l’asphalte.
Vous voyez ce que transporte ce gars? La largeur de son scooter? C’est souvent vu ici. Il y a même des gens qui transportent des tables, des petits électroménagers, des gros parfois…
C’est mon chemin pour la course. La rue principale. J’ai couru dans la rue dès que je pouvais, sens contraire du trafic (et ils conduisent à gauche, je le rappelle). Quand je sentais que j’étais en danger, j’allais dans la terre lorsque possible.
À 10,25km, on dirait qu’il y a de l’eau ici parfois. Mais pas aujourd’hui. J’ai mangé un gel, question au moins d’avoir des électrolytes.
Ma vitesse était bonne, excellent même. Je continue. Je dois me rendre à 16km, puis demi-tour.
J’avais apporté un peu d’eau, l’équivalent d’une demi bouteille mais surtout: de l’argent. Je savais que j’allais pouvoir en acheter en route, restait à déterminer le bon moment.
À 13km, ça s’est gâté. J’étais presque rendu à mi-parcours mais j’avais soif. J’ai continué, j’allais trouver de l’eau quelque part. En fait j’en ai vu, mais si j’arrêtais tout de suite ça allait jouer beaucoup sur mon mental.
À 16km pile, j’ai pris une pause et croisé cette statue.
Malgré toutes mes recherches, je pense que c’est Vishnu, mais je ne suis pas sûr… Ni de la signification des doigts (signes, mundras).
Je lui ai demandé où je pouvais trouver de l’eau, mais je n’ai eu que le silence en retour… Une chance, sinon je me serais vraiment posé des questions sur mon état mental.
Je retourne donc vers mon point de départ, c’est là que ça allait être difficile mais aussi motivant: toujours motivant de retourner vers un but connu.
Un peu plus loin à 17km (donc à 15km de l’hôtel, vous me suivez?), j’arrête acheter de l’eau. Une madame super sympathique qui ne parlait pas un mot d’anglais. J’ai réussi à acheter une grosse bouteille d’eau 1,5L et 1 bouteille de coca-cola pour 8000 ou 10000 rupiahs (~75-95 sous). Bon deal.
Elle m’a même mis de la glace avec mon coke.
Mais vous savez, elle riait TOUT LE TEMPS la madame. Pourquoi? Parce qu’ici, personne ne marche. Personne. Peu utilisent la bicyclette.
Et moi, j’avais l’air de ça:
C’est pas ma meilleure photo, j’étais vraiment crevé. Les poches sous les yeux, ça devait être le mauvais éclairage à l’ombre et/ou les lunettes qui s’accotent là, ou bien j’étais juste plus capable, ça peut être ça aussi.
J’ai donc couru vers l’hôtel en tenant mon 1,5L d’eau (chaude en passant).
Il faisait au moins 30 degrés, mais vous savez avec le bitume, ça chauffe chaud chaud chaud.
Je continue donc à grands coups d’arrosage dans la face, la casquette, la tête, le dos, alouette.
À environ 24km, j’ai acheté un genre de gatorade froid, que j’ai calé à moitié et gardé le reste.
À environ 26km, j’ai acheté un autre 1,5L d’eau (froide cette fois) + 1 jus d’orange, j’ai continué mon rituel pour me refroidir.
Ça m’aurait pris une serviette, des éponges, n’importe quoi pour retenir un petit peu plus l’eau.
Je me suis trainé comme ça jusqu’à l’hôtel, le but était de pas avoir de coup de chaleur, mais de me rendre en 1 seul morceau.
Mes pieds faisaient assez mal, normal après le premier 32km depuis 9 mois (avant ma blessure). Et puis avec mes petits souliers de style « ballerines », je ressens très bien la route, incluant la chaleur intense! Donc mes pieds brûlent.
La grande finale: vers l’hôtel. Pas fâché d’avoir terminé… Très content de moi aussi, mais c’est vraiment une des courses les plus difficiles que j’aie eu à faire, incluant les marathons.
Pendant la course, plusieurs personnes m’accompagnaient:
- Liliane (ma partenaire de course avec qui je vais faire le marathon de Niagara Falls dans 2 semaines) qui m’avait donné des super pouvoirs.
- J’ai entendu le coach Pierre Pellerin dire ben des affaires.
- J’ai entendu Denis Michaud, que j’ai vu tourner pendant +200 tours à Tourne en Rond sur une piste de 400m, qui avait dit à un autre : « C’est dans ta tête »
Bon, ensuite voici quelques statistiques pour ceux que ça intéressent et parce que c’est un peu drôle:
- Piétons croisés: 3
- Bicyclettes: 5
- Coureurs (excluant moi): 1 (touriste)
- Scooters/autos: probablement + de 5000 mais j’ai pas compté
- Nombre de fois que j’ai fait jouer l’album Pure Heroine de Lorde: 2 (excellent album à mon goût en passant, j’adore sa voix)
- Boissons: 3L d’eau, 1 coke, 1 jus d’orange, 1 gatorade
- Arrêts: ~16 (30 minutes au total)
- Temps de course: 02:56:40.
- Temps écoulé: 3:27:08.
- Pipis: 0.
- Bonus: temps écoulé avant le premier pipi post-course: 6-7h.
Je pense que j’ai pas assez bu, pas assez tôt du moins. En même temps, pour ceux qui me connaissent à la course, je suis toujours arrêté en pause-pipi alors j’essaie de bien boire, mais pas trop. J’ai clairement pas assez bu malgré mes 3-4L à cause de la chaleur.
Voici le graphique de vitesse d’une très mauvaise course 🙂 Je pense que la vitesse était inversement proportionnelle avec la chaleur extérieure (et la chaleur de mon corps):
Et voici où j’ai couru, on est dans le nord de Bali, l’endroit le plus loin des grands centres où on ira (Lovina). Malheureusement contrairement à Sanur (+ touristique) il n’y avait pas de boardwalk où je pouvais courir le long de la plage, et tout le reste autour était très montagneux (je radote).
FIN DE LA PORTION COURSE!
Bon! Un bon petit déjeuner sur le bord de l’eau à l’hôtel.
Sans le savoir, je photographie ici le véhicule-type qui allait nous transporter vers les dauphins demain matin… Des engins de la mort.
On s’entend, c’est une chaloupe « upgradée » avec des gros cure-dents.
Bon. Aujourd’hui, on prend ça relaxe et on fait un peu de tourisme: on va magasiner, ça fait toujours un peu de bien.
On a entendu dire qu’il y avait un Hardy’s pas trop loin. On l’a vu en passant, il est à 10km environ à Buleleng (un peu à l’est de Lovina). C’est le même centre commercial qu’on a vu à Sanur où on a pu trouver plein de souvenirs et tout, vu qu’il ne reste pas tant de temps d’ici notre retour, on voulait y aller.
À l’hôtel, on a booké un chauffeur pour 150000 rupiahs (~14$) qui va nous accompagner, nous attendre et nous ramener. Je trouvais ça bien! On embarque dans sa rutilante camionnette Isuzu des années 90. Son nom est Ketut. On aurait pu s’en douter.
Arrivés au Hardy’s, 4 étages de pur bonheur! Mais du bonheur pour les locaux.
En fait ce Hardy’s n’est PAS touristique. Donc on a pu voir ce qu’il y avait dans un centre commercial (petit, on s’entend) pour les locaux.
Résumé:
On y trouve beaucoup de vêtements pour pas cher.
Ces magnifiques t-shirts à 4$.
Ce sublime t-shirt « Nerds are hot » à 1.80$.
Ou encore ce coloré t-shirt à 3$.
La qualité n’était pas trop mal en plus!
Mais je n’ai rien acheté… C’est pas tout à fait dans ma palette.
C’est pas cher. D’un côté on peut se dire qu’on se fait avoir à la maison. De l’autre, c’est difficile parce qu’on sait que tout ça est fait par de la surexploitation des travailleurs, des normes du travail douteuses ou inexistantes, etc. Donc si on veut payer ces prix à la maison, l’exploitation ne va jamais finir. On paie très cher pour des vêtements de marques qui sont fait dans les mêmes usines que celles qui font les vêtements pas chers, c’est ça le problème.
Bon. Débat philosophique… Si quelqu’un y connait quelque chose, faites-moi signe.
Il y avait aussi des copies bien affichées, comme de magnifiques gougounes « Channel » (au lieu de « Chanel ») à environ 4$.
Ces sublimes gougounes Luis Viton (peut-être le cousin espagnol de Louis Vuitton?) à 5.50$.
Sinon j’ai aussi déniché des souliers qui ont tellement pas l’air confortables mais qui brillaient ohhhh qui brillaient et le talon, haut haut haut.
Pour finir avec ceux-ci, j’ai dit à Sarah – hey je t’ai trouvé une paire! – les trouvant ultra laids, et elle de me dire que c’était pas si pire… Bon. Chacun ses goûts.
Pour finir au dernier étage, des casques de moto, une arcade (…) et plein de jouets pour enfants. Tout est à de très petits prix… Mais ce ne sont pas es jouets de qualité.
Des guitares Yamaha à je sais plus trop… 10? 20$ (des copies, on s’entend) mais qui n’avaient pas l’air si laides que ça:
Mais le top du top, c’est cette guitare électrique Fender. Le top faisait vraiment vraiment dur!!! Aie aie aie… J’imagine les gens qui commandent ça sur Aliexpress ou Ebay…… 30-50$ OK, mais ayoye. On dirait que le manche a été fait dans du MDF (ça ressemble en tout cas) et peint rapidement…
Bon, ça suffit! Il n’y avait pas grand chose de bon à acheter sauf les vêtements. Mais ça fait toujours de bonnes histoires à raconter.
On en a profité pour acheter des choses au supermarché (Hardy’s supermarket).
Premièrement en constatant qu’on s’est vraiment fait avoir pour les fruits l’autre jour, mais bon… Faut ben qu’ils vivent ces pauvres gens…
Et puis que les cuiseurs à riz: c’est BEN BEN important ici. Les petits mélangeurs aussi. T’achète ça, et tu t’ouvres un resto n’importe quand dans n’importe quelle boite en carton.
On a demandé à Ketut s’il savait où on pouvait acheter des souvenirs, il a dit: Ben oui! Krisna! (prononcé Chrishna).
En route, au loin: assez montagneux. C’était beau avec le contraste avec les nuages.
Ah aussi, un autre « lourd chargement ». Vous comprenez qu’ici, les lois, elles ne sont pas 100% officielles, claires, ni respectées.
En arrivant au Krisna, on doutait un peu.. mais finalement, arrivé là-bas, c’était un endroit avec QUE des souvenirs de Bali, et à des prix vraiment dérisoires.
Finalement sans le savoir, on était peut-être dans une boutique où les gens qui vendent des souvenirs à Bali s’approvisionnent… Mais ouvert aux touristes.
Petit exemple de choses qu’on n’a PAS acheté mais qui peut se trouver facilement sur la plage: des bracelets comme ceci, coûtaient quoi… 50 sous en moyenne?
Bon. Retour au bercail. On va au même petit resto sympathique qu’hier soir, vu qu’en même temps on a l’impression de donner un peu aux locaux. Tout ce qui est décoratif dans le resto est fait à Bali par des artistes et est à vendre.
Et ils font des TRÈS BONS cafés glacés.
Puis j’ai beaucoup trop mangé, j’ai commandé une soupe Thai citrouille et coconut. Super épaisse, très bonne. Mais j’aurais pu manger juste ça finalement, la portion était beaucoup trop grosse.
Pour finir, le plat Népalais du menu. Des lentilles avec un petit yogourt, du riz, du tempeh sucré, des patates à l’ail.
J’ai JAMAIS MANGÉ AUSSI PIQUANT. C’était bon, mais la première bouchée j’ai fait:
ohhhh c’est bon!!!!
ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh (expression faciale seulement bien sûr).
Bon. J’ai mangé la moitié, je n’avais plus faim de toute façon.
L’après-midi (il était déjà tard) je me suis couché un peu, j’avais mal à la tête… Suites de ma déshydratation j’imagine.
On a mangé au restaurant de l’hôtel, sur le bord de l’eau. C’était bien plaisant. Mais l’hôtel est VIDE. Vide, comme dans: je crois qu’on était les seuls ce soir là (sinon, vraiment très peu).
C’est triste, parce qu’il n’y a rien d’autre ici, à part de l’agriculture (et pas beaucoup). C’est éloigné au nord de Bali, alors quand les touristes ne viennent pas, ben… Tu ouvres ton restaurant et tu espères que quelqu’un va venir. Des fois c’est pour 1 couple de personnes, comme nous, mais ils ouvrent quand même, et donnent le meilleur service qu’il peuvent donner.
C’est pour ça qu’on essaie de donner un peu de travail aussi à des gens, pas toujours en passant par des agences. C’est facile ici tout le monde s’offre, faut juste faire un peu plus confiance. Ketut, notre chauffeur, sa voiture n’est pas la plus belle, la plus confortable, mais il est gentil, et si on ne prend pas ses services, il ne doit pas travailler d’après-moi. Il nous remercie de lui donner du travail et il va nous conduire demain après les dauphins à Munduk.
En se couchant, on entend un « show » donné dans un hôtel sur la plage un peu plus loin. Ils chantent quoi? Aline. De Christophe. Vous savez:
et j’ai crié… crié – ié, Aline… pour qu’elle revienne.
Ça sonnait plutôt comme:
et je crié, criéé, A iine pour qu’à r’vienne. Et je pleuré, pleuré..
Bon. Bravo pour l’effort, ça doit être un mini-resort, où ils essaient d’apprendre des chansons de plusieurs pays.
Demain matin on se lève tôt (5h00) pour aller aux dauphins, on part à 5h30. On a réservé avec le père d’une fille qui travaille au resto de ce soir, il va venir nous chercher à l’hôtel le matin.
Le WIFI n’est pas fameux, alors j’écris encore en retard…
Commentaires
Une réponse à “Indonésie – Jour 15 – Lovina”
Ben moi je l’ai aimé ton récit de course 🙂