Levé à 3h45. Je me suis réveillé une couple de fois, on dormait et on entendait la rivière, on est juste â côté. 4h20 mon stock est tout paqueté et je suis à la table pour le déjeuner.
Une crêpe avec plein de légumes, un gruau au quinoa et autres trucs dont je n’ai plus aucun souvenir.
On commence à marcher, première heure en descendant dans le noir avec nos lampes frontales. Je ne mettrai pas de photo, on voyait rien 🙂
3h de montée raide, on pensait que ça allait être une petite journée tranquille. C’était très à pic, plus à pic que notre deuxième journée qui était supposément la plus difficile.
Le sentier était très très boisé, c’est un bout protégé du « Inca Trail ». On rencontre des maisons d’agriculteurs, une madame qui ramasse du café, etc.
Ça monte, ça monte, ça n’arrêtait plus de monter, le cardio était pas mal dans le tapis pour tout le monde. Et fallait pas arrêter, sinon on barrait et on n’était incapable de repartir. Les mollets, quand on monte avec un certain angle étaient… Beaucoup sollicités.
En haut complètement on arrive à un site inca typique, une porte en trapèze, on voit le machu picchu au très loin. J’arrive à voir les gens avec ma grande lentille avec l’appareil photo. C’est un site inca de défense qui sert à surveiller le machu picchu. Ça promet pour demain.
Après l’effort intense, c’était un moment assez émouvant, on était les seuls, pas un son, je ne sais pas si d’autres groupes ont fait la même montée. Sans vouloir nous enfler la tête, je pense qu’Eddy a trouvé qu’on était pas mal forts, assez pour pouvoir suivre dans une journée comme ça.
Christian est ben ben en forme, c’est impressionnant, pas tuable.
Ensuite, descente dans la boue pendant 2h, vraiment glissant. On faisait très attention, on a été dépassé par un porteur qui volait presque avec ses 50 kilos sur le dos, c’était impressionnant.
Encore de la pluie. Maux d’orteils car toujours au fond du soulier et souliers pas lacés assez serrés pour la descente. C’est la seule place où j’ai vraiment souffert physiquement à ce point-là.
On arrive sur le bord de la rivière, on l’a longée pendant 40 minutes. On voit une belle haute chute, le débit d’eau est très fort et le bruit assourdissant. Imaginez la saison des pluies…
On arrive à hidroelectrica, la centrale hydro-électrique.
Un monsieur sort tout bonnement de la rivière avec une poutre de 8×8 de 150 livres, 8 pieds. Tout seul. Il a dit: « muy pesante ». Christian l’aide, le monsieur était ben content.
On aimerait tellement ça faire plein de choses pour les péruviens, il y en a beaucoup qui travaillent très fort et qui pourraient avoir besoin d’aide.
Ensuite on mange en arrivant au restaurant « Babylon ». Mais en fait, nos chefs étaient sur place et avaient un endroit pour faire la nourriture, c’était encore une fois délicieux. Ils prennent tout leur temps pour faire le tout, c’est préparé avec soin, le goût, la présentation, c’est vraiment quelque chose.
Les chats et les chiens étaient bien heureux, le resto laissait toujours une gamelle pleine de restants pour eux…
Je partage un 2.5L de coca cola avec Eddy et le chef et son assistante (qui vont se marier en octobre). Ils sont ben contents. Si je pouvais les revoir, j’aimerais bien ça.
On dit adieu au chef et assistante chef, ils vont nous manquer…
On a le choix d’aller en train à Aguas Calientes mais on a décidé de marcher 2h30 à la place malgré les ampoules et les courbatures. On avait le temps, on voulait profiter des derniers moments de marche en suivant le chemin de fer. Sinon on aurait eu à attendre 3h30 à rien faire dans un coin pas mal perdu.
Une chance c’est la saison sèche, il a juste plu 2-3 fois encore. Poncho on, poncho off, déchirures extrêmes.
Je ne pensais jamais arriver, c’était long marcher 2h30 de temps. Finalement c’était peut-être 2h. Mais ça paraissait long.
Quelques coups d’oeil sur le Machu Picchu au très très loin d’en bas.
Le chemin qui longe le chemin de fer est semi beau, c’est pas si mal mais il faut marcher sur de gros cailloux des fois ou encore passer par-dessus des cours d’eau, mais c’était pas tout à fait réglementaire, fallait pas manquer le morceau de bois sinon on tombait de 10-15 pieds sans la rivière…
À la fin de notre long périple, enfin, on voit au loin la destination… Au pied du Machu Picchu, la ville touristique d’Aguas Calientes.
Des gars travaillent pour réparer quelque chose sous l’auto, en frappant avec un gros cailloux. Même Eddy riait, j’imagine que c’était du « dernier recours ».
On approche.. Des travailleurs réparent ou construisent des trucs en granit à la façon des incas. Plein de pierres, concassées à la main. Ayoye. Ils utilisent une machine pour casser la pierre en petits morceaux mais le reste est fait à la main.
On arrive dans la ville. C’est quand même gros.
Plein d’hôtels. Des restaurants.
Des gens nous regardent du deuxième étage des bâtiments en sirotant leur café.
Nous on arrive, fatigués, journée de fou, pas mal la plus difficile pour plusieurs raisons. Accumulation. Mollets en feu continuellement.
Sales. Boue, terre, sueur.
Le sentiment d’avoir accompli tellement quelque chose de gros, l’épuisement comme à la fin de mon marathon.
Après ces 4 jours de trek, quelque chose clochait avec cette ville trop touristique.
Je pense que j’ai pleuré. J’avais vraiment pas le goût de voir ça. Pas comme ça.
Je me souviens d’avoir parlé aux autres en disant: ramenez moi les poules, les llamas, les tentes et les chefs…
Je pense que ce qui me tanne c’est le fait que tous les gens sont au même endroit que nous mais sans la même expérience. On a tellement vu et vécu de belles choses, penser que les gens ici n’on probablement rien vu de ça, c’est… Je sais pas. À la limite, je trouve qu’ils manquent vraiment quelque chose.
Eddy n’était pas sûr où l’hôtel était, on le trouve finalement en haut de plusieurs montées.
On entre: c’est blanc partout, immaculé. Nous on est plus bruns. On a décidé d’enlever nos souliers, on sait vivre quand même.
La chambre est super belle, beau décor, beaux couvres lits.
Pas de wifi, Eddy était déçu je pense de ne pas avoir pu nous donner le meilleur service jusqu’à la fin, il a dit à la fille: « dis-lui toi-même qu’il manque des choses comme service, il comprend l’espagnol. »
Je ne trouvais vraiment pas la fin du monde, mais ça se voyait, il voulait vraiment nous donner le meilleur meilleur des services tout le temps.
C’est un hôtel retappé, ça se voit, des vis cachés mettons.
L’eau chaude ne fonctionne pas dans la chambre, et on attendait juste ça… Ça leur a pris du temps à réparer. Finalement c’est Christian qui a réparé le tout!
On a laissé nos sacs à l’hôtel et on est allé manger avec Eddy au resto de la gare, c’était pas mal bon et le fun.
Crème de champignons pour moi, super belle présentation.
Après, dodo, faut se lever à 3h45 pour manger à 4h30 et se présenter à la course au départ du premier autobus avant 5h… L’autobus part à 5h30.